Le changement climatique dans le secteur financier : risques et opportunités
Cadre général
Le changement climatique représente un défi mondial majeur, impactant profondément le secteur financier. Les institutions financières doivent désormais composer avec deux types principaux de risques :
Risques physiques : liés aux impacts directs des phénomènes climatiques extrêmes (inondations, sécheresses, tempêtes, canicules) sur les actifs, les infrastructures et les revenus des emprunteurs.
Risques de transition : découlant des transformations nécessaires vers une économie bas-carbone, incluant les changements réglementaires, technologiques et de marché qui peuvent affecter la valeur des actifs et la rentabilité des entreprises.
Ces risques peuvent provoquer une augmentation des défauts de paiement, une dépréciation des actifs et une volatilité accrue des marchés financiers. Cependant, ils ouvrent aussi la voie à des opportunités importantes :
Développement de la finance verte et durable.
Mise en place d’assurances innovantes, notamment paramétriques.
- Usage accru de services climatiques pour anticiper et gérer les risques.
- Renforcement de l’inclusion financière par des produits adaptés.
Spécificités du contexte africain
En Afrique, ces enjeux prennent une dimension particulière en raison de la vulnérabilité accentuée des populations et économies au changement climatique :
- Impact élevé des risques physiques: sécheresses récurrentes, inondations et désertification affectent directement des secteurs clés comme l’agriculture, principale source de revenus pour une large partie de la population.
- Faible résilience des infrastructures : beaucoup d’actifs financiers, immobiliers ou agricoles sont exposés à des risques élevés avec peu de protections ou garanties.
- Risque de transition complexe : les économies africaines sont souvent dépendantes des industries extractives ou à forte intensité carbone, rendant la transition plus difficile et potentiellement coûteuse.
- Accès limité aux services financiers: une large part de la population reste exclue du système bancaire classique, ce qui pourrait être exacerbé par le changement climatique et qui complique la diffusion de produits financiers innovants liés au climat.
- Le numérique devient ainsi un levier clé: La montée rapide des technologies mobiles ouvre de nouvelles perspectives. Le mobile banking et les assurances paramétriques permettent désormais d’atteindre des populations auparavant exclues, en proposant des produits simples, accessibles et adaptés aux aléas climatiques. Le numérique devient ainsi un levier clé pour une finance plus inclusive et résiliente face aux défis environnementaux.
- Potentiel pour la finance verte : avec un fort besoin d’infrastructures durables et de projets d’énergie renouvelable, l’Afrique peut devenir un moteur de la finance climatique.
Conclusion
Pour le secteur financier africain, intégrer les risques climatiques tout en capitalisant sur les opportunités est un enjeu stratégique. Cela passe par une meilleure gestion des risques physiques et de transition, mais aussi par l’adoption de solutions innovantes et inclusives qui soutiennent une croissance durable et résiliente face au changement climatique.